Tuesday 13 April 2010

Circa Survive - Blue Sky Noise.

Ca y est, le quatrième opus du voyage de Circa Survice vient d'être disponible sur le net et bien entendu, j'ai pas pu résister à la tentation de le télécharger.


Après un album acclamé par la critique, On Letting Go qui racontait d'une manière très poétique les chemins de la pensée de Anthony Green, le chanteur du groupe, à travers la foi chrétienne pour finalement nous laisser sur de vives interrogation quant à l'existence de Dieu, le groupe sort une nouvelle histoire qui raconte une quatrième partie du voyage entrepris depuis 2005.
Pour garder une unité dans leur créations artistiques, le groupe a encore une fois fait appel au même dessinateur pour réaliser l'artwork du CD : Esao Andrews (je vous conseille vivement de faire un tour sur son blog, il regorge de dessins tous plus jolis les uns que les autres).



(il gère quand meme)


Voilà donc l'artwork, ô combien bizarre, chargé de poser une image et du visuel sur les 12 titres qui composent l'album. Ce nouveau chapitre révèle bien des surprises...

Je ne sais pas trop par où commencer. Depuis ce matin, je l'écoute en boucle et chaque écoute est juste transcendante. Autant tout de suite mettre les choses au clair : il arrive à la hauteur de On Letting Go mais ne le dépasse pas. Là où On Letting Go attisait la curiosité de l'auditeur, Blue Sky Noise n'a pas la même force d'attraction, mais il délivre une toute autre impression : une envie de voyage, de se laisser porter et de ressentir ; chose que je n'ai pas tout de suite ressentie avec On Letting Go (peut être un peu plus avec Juturna). Une autre petite faiblesse aussi sur le plan des paroles. On Letting Go nous avait laissé avec une puissante émotion, Anthony avait mis son coeur à nu et nous emportait sur ses propres chemins, ses frustrations, ses inquiétudes, le tout sur une toile de fond de foi chrétienne dont finalement il s'écarte, gagné par le doute. Blue Sky Noise, nous propose un tout autre thème de paroles, moins réfléchies diront certains. De mon côté, je ne pense pas qu'elles aient été écries à la va vite mais avec un autre stylo.

Mais loin de moi l'idée de pilonner cet album : les paroles sont toujours bien pensées. Plusieurs fois dans l'album, on est emballé par les rimes d'Anthony et l'entrelacement des mots qu'il maîtrise à la perfection (I Felt Free, Get Out, Dyed In The Wool).

Là ou ce nouvel opus m'a particulièrement touché c'est avec toutes les mélodies qui se croisent, les évolutions rythmiques, les intonations de voix. Des structures de chanson originales jalonnent le CD et franchement, la voix d'Anthony est encore plus superbe que sur les précédents. Il arrive aussi bien à faire ressentir une sorte de joie (Strange Terrain), mais sait aussi installer un mystère (Spirit of the Stairwell). Ce qui est vraiment surprenant se sont les changements de rythmes et de techniques vocales au fil des chansons et dans les chansons elles mêmes. On trouve aussi des riffs peut-être un peu plus rock (Get Out, Imaginary Enemy) qui sont les bienvenus.

Avec cet album, je crois sincèrement que Circa Survive a trouvé l'accord parfait entre les mélodies et le chant cristallin d'Anthony qui crie, s'égosille parfois même, soupire, murmure pour s'élever à la seconde d'après dans des aigus dont lui seul connait le secret. On embarque avec cet album dans une conception totalement différente de la musique post-hardcore, une conception différente du ressenti made in Circa Survive, le tout corroboré par un imaginaire que l'on peut presque toucher à chaque écoute. Peu de groupes peuvent prétendre à proposer une telle excursion musicale mais Circa Survive y parvient encore une fois mais cette fois ci prend un chemin bien différent que celui sur lequel Anthony Green nous avait emmené précédemment, une ballade sur un sentier plus tortueux, qui nous guide vers des endroits plus touffus et plus mystérieux encore.

Saturday 3 April 2010

Une autre vision des choses.


A venir prochainement.
Stay connected.

If you could see like me you'd see you haven't won anything.

Après midi sympa avec Matt pour aller acheter des CD et grailler un subway (pas halal) et chopper de quoi faire des stickers même si on a complètement oublié. Bref, retour en RER et là.. VLADADAM.

On tombe dans une rame avec deux nanas qui entonnent des chants chrétiens avec des petites impros croustillantes. Matt passe en mode troll face et me regarde : "tu kiffes ? muhaha". Bon on s'installe mais elles ne s'arrêtent pas. Après 10 bonnes minutes de chants, une des deux nanas s'avance et commence une sorte d'homélie biblique, dans la rame.

Ma réaction ? Très surpris. Jamais j'aurais cru que c'était possible ce genre de situation. Bon et ce qu'elle disait n'était dénué de sens, pour moi qui suis chrétien et sensible à ce genre de choses : elle a parlé des valeurs chrétiennes, de comment Dieu nous voyait tous de la même façon, quelque soit l'endroit d'où l'on vient, de nos richesses. Centré sur la rédemption et la nécessité de se tourner vers Dieu, son discours a quand même pris un ton qui m'a vraiment gêné.

Que les choses soient claires, jamais je regretterai d'être chrétien. C'est quelque chose que j'ai choisi moi même, jamais sous la contrainte et c'est une des meilleurs choses qui me soient arrivées. Mais quand je suis témoin de ce genre de choses, dans le RER, il y a un moment où franchement, les limites sont franchies.

"With faith, some minds are sand, but I prefer concrete"

Je me mets à la place des autres voyageurs qui ne sont pas forcément chrétiens. Entendre pendant 20 minutes, une nana random hurler (littéralement) que Dieu était la seule échappatoire possible à l'enfer et que si l'on ne se confesse pas et que l'on ne recherche pas le pardon à tout prix de Jésus, nous serions à jamais damnés. Je veux dire, pour moi qui vit ma foi quotidiennement, Dieu fait en quelque sorte partie de mon existence parce que je l'ai choisi. Mais imposer ça, en criant, en humiliant ceux qui ne partagent pas ce point de vue, c'est déplorable.

Il ne faut pas oublier, que malgré tout ce qu'on peut entendre, la religion chrétienne est une des plus tolérantes aujourd'hui. Et que tu sois pratiquant à 100% ou simple croyant, tu fais partie de la grande famille des chrétiens. Je pense vraiment qu'elle a oublié ce détail lorsqu'elle a répété : "tu vas mourir, t'iras en enfer et t'y peux rien sauf si tu t'en remets à Dieu".

Alors moi, effectivement, quand je vois ça, je peux comprendre les réactions des gens ; de la moquerie, de la colère ou du mépris. Je ne vois vraiment pas ce qu'elle espérait de plus en arrivant comme une fleur, un samedi après midi, à 16h pour prêcher violemment la foi. C'est pas du tout la bonne façon de sensibiliser les gens à cette question, leur expliquer. Là, c'était juste du bourrinisme pur et simple : Bim dans ta gueule, crois en Jésus sinon t'es qu'une merde. C'est très raccourci mais en même temps c'est l'idée qu'elle a véhiculé que les gens retiendront.

Merci mademoiselle d'avoir, aujourd'hui, créé des anti-chrétiens et des hostiles à la réligion, lorsqu'ils voient comment certains vivent la foi.

Thursday 1 April 2010

Damn, on était le 1er avril aujourd'hui. J'ai vraiment cru à leurs conneries sur France 2.

Raein - Ogni Nuovo Inizio / Nati Da Altri Padri.

http://www.neformat.com.ua/images/releases/Raein-OgniNuovoInizio.jpg

Je me suis finalement décidé à traduire les paroles de Ogni Nuovo Inizio de Raein. Voilà ce que ca donne. Le style se rapprochant plus de la prose poétique que de véritables paroles de chansons, le rendu, aussi bien en italien qu'en français est particulier ... ce qui fait le charme de l'album finalement.


"Savoir que notre vie en société s’épuise dans une fixation aléatoire et arbitraire d’objectifs constamment trahis et reniés me conduit à imaginer comment vivrions nous, nés d’autres pères, fils d’un autre temps, en ne pouvant jamais nous rencontrer. Si nous fixons les règles du jeu et décidons qui y participera, comment pouvons-nous accuser les autres d’impartialité ? S’il ne joue pas le jeu et ne respecte pas les règles, pourquoi moi-même devrais-je les respecter ?

Effacée la frontière et dépassée la ligne imaginaire : créer de l’espace pour élever le mur. Une brique après l’autre pour cacher l’horizon de la raison, pour encercler le mur sur notre peau, toujours de plus en plus profondément.

La distance diminue mais nous ne nous rencontrerons plus jamais, ainsi en a décidé celui qui dirige les fils du mur, grimace méprisante pour notre activité aveugle mais désormais, plus personne ne veut jouer à ce jeu et les règles sont bafouées : le mur est terminé et maintenant il doit être franchi.

Dans la nature du devenir, construire signifie traverser et traverser signifie se quitter. Je prends en photo les choses que je perds et je l’appelle « mémoire ». Pendant que le temps confond les parties, si l’un tente inlassablement de se détacher de lui-même, si l’autre est celui pour qui la nature est en train d’évoluer : quels bras resteront pour les accueillir? Qui pour s’opposer? Devant la mer, ouverte à tout nouveau début, je pense si fort pour que tout le monde puisse entendre.

Nous ne savons pas danser, juste faire quelques pas pour ne jamais nous rencontrer, nous prendre par la main, comme des danses en plastique, des pas en papier jaunis par le temps. Et nous ne savons pas danser, nous savons aller au fond des choses, regarder en arrière et fermer les yeux.

Finalement, nous n’avons jamais été capables de choisir ; de regretter, nous l’avons été encore et encore."